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Après les papillons...
29 novembre 2010

Cheminée (Banlieue grise)

Le ciel est bas. Bouché. Pas de lumière, peu d'air. Rien, somme toute, qui incite à aller, guilleret, léger et court vêtu, promener ses humeurs au grand air.

C'est, il m'en souvient, un moment redoutable que celui-ci. Envies de se recroqueviller, de se pelotonner. Ne pas sortir, ne pas ouvrir, ne pas déployer...

Le temps a passé, et je n'ai pas pu oublier, pourtant, cette nuit d'il y a longtemps. Une nuit qui suivait un jour fort semblable à celui-ci. Une nuit où, rattrapée par une fatigue insupportable, je m'étais couchée tôt, après un repas sommaire, et beaucoup trop de café pendant la journée.

Une nuit difficile, de fatigue croissante, de nausées et de mal au crâne. Une nuit ponctuée des hoquets de mes chats et mon chien, qui vomissaient à tour de rôle. Et moi, épuisée, qui me disais que je torchonnerais ça plus tard, demain, tantôt, enfin plus tard...

Un courant d'air miraculeux, pourtant, ce qu'il fallait de temps... Une vitre avait éclaté, je ne saurai jamais comment, ni pourquoi. De l'air s'était engouffré dans l'appartement. Et, obscurément, j'avais compris : monoxyde...le poêle à charbon... la cheminée...

Il s'est agi, alors de sortir de là... De rattraper le chien qui avait peur de moi, d'enfiler des vêtements, d'aller chercher de l'aide.

J'y suis arrivée, sans vraiment comprendre comment. Je me vois encore traverser une avenue à quatre pattes, remorquant à la traîne un chien arc-bouté sur sa laisse et qui semblait me craindre. Je sens encore le métal froid d'une voiture sur laquelle, enfin redressée, je m'étais appuyée après avoir sonné chez un ami.

Il était trois heures du matin. Et j'allais survivre. Moi, j'aurais cette chance, un peu par entêtement, beaucoup par miracle. Aussi parce que l'ami m'amenerait à l'hôpital, où je serais fourrée dans un caisson à oxygène. Et sans séquelles.

Chanceuse ! Mais d'autres... d'autres ne le sont pas. Et d'autres encore ne le seront pas. Mais pourquoi moi ? Je n'ai pas encore compris.

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Commentaires
F
pourquoi toi ?<br /> ... mais... pour qu'on puisse te lire aujourd'hui!<br /> :-)
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Après les papillons...
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