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Après les papillons...
23 mars 2014

Dimanche, giboulées

Il en est désormais de la phrase "a voté" comme de l'immortel "au suivant"… Morne ritournelle des files qui ne mènent à rien de bien, rien de neuf, rien de bon, ni de beau. 
Réinventer son existence à l'écart, en tentant de colmater les brèches par où s'infiltre le grand méchant monde. Tout en lui concédant juste ce qu'il faut pour qu'il ne nous tombe pas à reproches sur le coin de la cabèche. 
Quoi d'autre ? Avons-nous vraiment le choix ? 
Surtout quand on se rend compte que le bout du tunnel, en fait, c'est la fin de NOUS ! Le monde ne s'arrêtera pas de tourner follement pour que je puisse descendre. Je sais si bien que ce sera moi qui m'éteindrai avant lui, ses lumières, ses flonflons et ses sottises. Qu'est-ce que ça peut me rassurer, ça ! Con, hein ! 
Mais, entre-temps, le ténu bonheur des quotidiennetés : le magnolia stellata de la voisine qui fait ses étoiles en velours blanc, le chien qui éternue d'aise, les quatre fers en l'air sur le lit, en version post-moderne et en vrac des gisants de cathédrales, la blanche chatte dingue qui vient savourer sa cuiller de yaourt sur la table du petit déjeuner en ronronnant comme une tapée parce que c'est grand privilège et qu'elle apprécie, Valentin qui renifle au passage tout ce qui passe, y compris le chien. Luna qui se déride un peu et ose, du fin fond de mon bureau, descendre du lit d'appoint du coin. Le ciel qui joue à tragi-comédie à la minute… Le bonhomme qui ronchonne en patassant du même geste moi et le chien… Tous ces petits morceaux de vie si sapides, qu'est-ce que c'est bon ! 
C'est tout ça que je voudrais pouvoir donner à aimer, en partage, en fratrie, en camaraderie, en amitié… Qui est-ce qui le reçoit ? J'aimerais tant que ce miel-là que j'essaie de récolter à butiner ma vie puisse faire doux à des que j'aime, à des que ça aiderait. 

 

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