Sensei Modrikamen (Banlieue verte)

Il nous faut évoquer aujourd'hui un des arts martiaux les plus méconnus de la vie citadine. 

Le ninjutsu-poubelles requiert des qualités importantes de rapidité, de silence et d'efficacité. Et on ne connaît que ses résultats, tant il est rarissime de voir le pratiquant à l'oeuvre. 

Ici, trois écoles coexistent. 
Il y a le style "déchiqueté", pratiqué principalement par les corneilles, et accessoirement par les chats. 
"L'arraché" est spécifique aux renards, bien que les chats et quelques chiens partagent quelques aspects techniques de cette école. 

Et il y a, reconnaissable entre tous, "l'explosé", très yang, tel que le pratique le Sensei canin du dojo Modrikamen, une école dont un autre maître a connu son heure de gloire il y a quelque temps déjà. 

Sensei "Toutoune" Modrikamen est une pratiquante assidue. Elle ne ménage pas ses entraînements, tant diurnes que nocturnes.
Elle y a quelque mérite. En effet, le dojo dont elle est issue ne laisse qu'occasionnellement ses membres s'exprimer hors les grilles de la propriété. Mais elle sait déjouer les pièges de la fermeture automatique du portail, et connaît bien les négligences des préposés humains. Aucune occasion, donc, ne lui échappe. 

Les photos qui illustrent cet article montrent à suffisance la vigueur de son style, et l'éparpillement caractéristique du contenu du sac. Il faut remarquer, d'ailleurs, que les sous-contenants (les sacs dans le sac) sont, eux aussi, explosés avec la même vigueur et éparpillés dans les mêmes trajectoires généreuses. Il est vrai que Sensei Modrikamen est du groupe molossoïde, ce qui doit certainement lui faciliter l'adoption de techniques yang, plus "en force" que celles des pratiquants des autres écoles. 

C'est une chance rare que d'avoir, tout près de chez soi, un tel maître. Sachons nous réjouir de sa présence, et vénérer son art comme il le mérite ! Et ne nous laissons pas aller à attribuer à d'autres artistes les louanges que sa maîtrise suscite !