La haie (banlieue verte)
C'est vrai. Après tout, tu avais raison : cette haie du fond était bien trop haute. Elle mangeait la lumière à ces malheureux rosiers anglais, qui n'en peuvent plus de se hausser sur la pointe de leurs racines pour voir le soleil !
Tu as tranché, fouillé, taillé dans l'entrelacs serré des branches tortes des charmes, du sorbier et des aubépines (aïe !) qui se tressent en son mitan.
Et sagement, mais la tête ailleurs, j'ai ramassé une bonne partie de ce que tu avais laissé. Même après que tu sois rentré dans la maison.
J'étais bien, là, tranquille, assise et doucement active. Il y a même un rouge-gorge qui est venu me regarder, quasiment sous le nez. Il est passé, et repassé, à plusieurs reprises, s'est perché quelques fois à pas deux mètres de moi. Il était sans peur. Juste, il me regardait.
Il a apparemment conclu que j'étais inoffensive, puisqu'il n'est allé se percher plus loin que lorsqu'un des chats du quartier s'est approché.