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Après les papillons...
29 août 2010

Des maisons et des lieux (Banlieue nocturne)

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu peur la nuit. Enfin, je veux dire, quand il fait sombre. Et quand je suis à l'intérieur. Parce que, si je suis dehors, eh bien, ce n'est pas du tout pareil... 

Je sais, vous allez me répondre que la plupart des enfants ont peur du noir, que jusqu'à un certain âge, c'est habituel, normal... Il y a si peu d'années que cette peur me laisse un peu de répit, en un endroit, du moins ! J'ai la bonne cinquantaine. Et je n'ai cessé d'avoir peur que depuis que je vis dans la maison où je suis, ici, maintenant... 

Ailleurs, à l'intérieur, c'est encore toujours pareil. Comme quand j'avais trois, quinze, trente ou quarante ans. Quelque chose de dérangeant. Comme une impression d'être observée, en permanence. Comme si je n'étais jamais seule où je me trouve, enfermée avec un je-ne-sais-pas-quoi de pas nécessairement bienveillant. Le bureau où je travaille, par exemple. Si je suis la dernière dans les lieux et que le soir est tombé (et c'est plus fréquent qu'on ne le pense), j'ai envie de m'encourir, en laissant tout en vrac derrière moi, les portes ouvertes, les lumières allumées... 

Pour pouvoir dormir, partout où j'ai vécu, avant, je n'avais qu'une solution : ouvrir. Une fenêtre, ou, mieux, une porte... De toute façon, ouvrir. Comme si la menace venait de l'intérieur et que la porte ouverte était une forme de garantie. De sauvegarde. Comme si rien de mauvais ne pouvait venir du dehors... 

Cette "innocence" du dehors, tellement forte, m'a donné tous les bonheurs quand il s'est agi de dormir à la belle étoile. Ce qui m'est arrivé souvent. Quelquefois par goût. En un temps précaire, par nécessité. Partout, entendons-nous bien, où l'humain est absent, ou alors rare. Dormir dans les bois, en lisière de forêt... Ca ne m'a jamais valu de malheurs ou d'ennuis. Dormir sous tente est un peu plus... délicat. Il me faut alors recourir à la tactique du "pas tout à fait fermé", sinon, là non plus, je ne dors pas, par peur. 

C'est tout récemment que j'ai appris un détail, un quelque chose, une coïncidence... En allant voir "Korkoro" de Tony Gatlif. Les Roms ont peur dans les maisons... à cause des "mulo", des esprits. Chaque maison en dur serait hantée, pour eux, par  des esprits... 

D'où me vient cette impression qu'ils pourraient bien avoir raison ? 


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Commentaires
F
évidemment, ça parle ! par exemple, il m'arrive d'avoir l'impression insupportable d'être suivi <br /> <br /> mais cette phobie de l'enfermement est autre ! elle a à voir avec la matrice peut-être et le refus d'être dans le programmé... si ce n'était pas désagréable, ce ce serait un merveilleux signe d'élan vital !
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Après les papillons...
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